Les stages

Même si nous préparions ce voyage depuis déjà un an, c’est le 12 mai 2008 que nous ressentions enfin l’excitation qu’amène la promesse d’une grande aventure. Nous avions le vent dans les voiles, ce vent même qui fait vivre le projet Défi Vet-Monde à la faculté de médecine vétérinaire depuis maintenant 15 ans. Pendant 3 mois, nous avons parcouru ce grand et contrasté pays qu’est la Chine pour y découvrir les différentes facettes de la médecine vétérinaire et pour se plonger dans une culture totalement différente et parfois très surprenante.

Pingtung Wildlife Rescue Center

Notre aventure a débuté à Taiwan, où nous allions passer 2 semaines au Pingtung Wildlife Rescue Center. Ce centre, situé au centre de l’île est dédié à la conservation des animaux de la faune d’Asie. Nous avons, à cet endroit, eu l’opportunité d’acquérir des notions de base concernant les techniques d’immobilisation des animaux de la faune et plusieurs notions concernant les protocoles d’anesthésie utiles dans ce domaine. Nous avons eu également la chance de procéder à l’examen général de plusieurs espèces telles,  un orang-outang et un ours noir d’Asie. Nous avons aussi pu constater, à travers nos intéressantes discussions avec les vétérinaires du parc, des défis qu’impose le mandat de la conservation de la faune, dans un pays où les territoires sauvages sont restreints et la population humaine, parmi les plus denses de la planète.

Site internet du Pingtung Wild Life Rescue Center: http://wildmic.npust.edu.tw/ptrc/indexf.htm

Kadoorie Farm and Botanic Garden

Après quelques jours de tourisme pour apprécier la beauté des paysages de Taïwan, nous nous sommes rendues dans les montagnes verdoyantes des Nouveaux Territoires, dans la région de Hong Kong. Notre second stage eut aussi lieu dans un centre de sauvegarde de la faune et de la flore, Kadoorie Farm and Botanic Garden. La conservation de la biodiversité et l’éducation du public sont les 2 mandats principaux de ce centre. Nous étions affectées à la « wild animal rescue center section ». Nous avons travaillé entre autres avec plusieurs espèces de reptiles, de petits mammifères et d’oiseaux de proie. Nous avons mis concrètement en pratique des principes de médecine des animaux exotiques. Ce fut une expérience aussi vraiment très bénéfique sur le plan des techniques de manipulation et contention d’animaux avec lesquels nous étions un peu moins familières. 

Site internet de Kadoorie Farm and Botanic Garden : http://www.kfbg.org.hk/kfb/homepage.xml

Hunnan Agricultural University

Notre 3e stage nous amena à Changsha, une ville typiquement chinoise, où nous allions découvrir la réalité des élevages de bétail. La Chine possède un grand cheptel, particulièrement au niveau de l’élevage porcin et des efforts sont réellement fournis sur le plan vétérinaire, pour que les élevages aient un bon rendement. Malgré la barrière de la langue plus difficile à surmonter qu’aux autres endroits visités jusqu’alors, nous avons pu échanger avec les agriculteurs et les vétérinaires sur les différences entre la gestion des troupeaux au Canada et en Chine. C’est aussi à Changsha que nous avons rencontré des étudiants en médecine vétérinaire, de l’Hunnan Agricultural University. Nous gardons d’ailleurs un souvenir touchant de cette rencontre avec des jeunes étudiants de notre âge, aspirant  comme nous à devenir vétérinaires.

Refuge Xi'an

Notre aventure se poursuivit dans la province du Shanxii à environ 1 heure de la ville de Xi’an. Nous avons entre autres eu la possibilité de découvrir cette magnifique ville fortifiée qui fut autrefois la capitale de la Chine et une des plus grandes villes du monde. Nous y avons aussi visité la fameuse armée de soldats de terre cuite de l’empereur Qin, un site archéologique d’une valeur inestimable. Notre 4e et dernier stage consistait à faire du bénévolat dans un refuge pour chien. Lors de la préparation de notre voyage, nous avions en effet contacté un organisme de bien-être animal, nous étions alors curieuses de comprendre la relation entre les Chinois et les animaux de compagnie... ayant entendu parler du fait que la viande de chat et de chien y est consommée.

Nous avons découvert que les mentalités changent à une vitesse extraordinaire ces temps-ci en Chine, et malgré des traditions profondément ancrées, les animaux de compagnies et le bien-être animal deviennent des préoccupations quotidiennes pour plusieurs. Cet organisme nous a donc référé au refuge de Xi’an, et ce fut un vrai plaisir pour nous de découvrir cet endroit où 167 chiens abandonnés vivent dans une atmosphère familiale. Jiang, la généreuse responsable de ce refuge nous accueillit une dizaine de jours à même le refuge afin que nous élaborions un dossier médical de base pour presque tous ces chiens, majoritairement des Pékinois. Parmi les problèmes les plus fréquents que nous avons rencontrés chez ces chiens, nous retrouvons des problèmes au niveau tégumentaire et  respiratoire.

Évidemment, le dévouement des gens qui y travaillent est un élément essentiel de la réussite de cet endroit. Un autre facteur qui rendit notre expérience à Xi’an unique est que nous avions un interprète. En effet, ni Jiang ni son mari ni leurs employés ne parlaient anglais. Ils ont donc fait appel à un étudiant à la maîtrise en anglais qui désire devenir interprète afin qu’il soit, lui aussi, bénévole pour le refuge pour les 10 jours que nous allions passer au refuge. Nous pouvions donc communiquer sans problème avec les gens du refuge et poser toutes les questions que nous voulions sur les chiens.  En travaillant au refuge, nous avons vraiment découvert des animaux attachants, des gens extraordinairement généreux et nous avons réalisé que le bien-être animal prend une place toujours plus grande dans la vie des Chinois.

Ce lien internet mène à la capsule qui a été diffusé le 8 mai 2009 à l’émission Salut Bonjour! Qui a pour sujet notre stage au refuge à Xi’an: http://tva.canoe.ca/emissions/salutbonjour/veterinaire/52466.html

Anecdote

Lors de notre stage au refuge à Xi’an, la responsable du refuge nous a un jour averti – par le biais de notre interprète – que le lendemain, des journalistes viendraient visiter le refuge. Après le tremblement de terre du début de l’été dans la province du Széchuan, certains chiens furent rescapés par le refuge et c’est à ce propos que les journalistes venaient. Ils ont finalement été bien intéressés par notre visite, nous ont posés plein de questions, et quelque jours plus tard, sont revenus avec le journal à la main. Nous avons toutes pu repartir avec une copie, et notre interprète nous a traduit le contenu de l’article. Vous pouvez voir la traduction ainsi que le scan de l’article. Finalement, il s’agissait d’un article sur nous!