Présentation
Introduction
:: Matériel
Procédure
:: Positionnement
:: Ouverture de la carcasse
Examens
:: Des viscères thoraciques
:: Des viscères abdominaux
:: Système myoarthrosquelettique
:: Tête et cerveau
:: Avorton
Liste des prélèvements
:: Problèmes respiratoires
:: Lors de diarrhée
:: Avortement
:: Mort subite
Conclusion
Questions (pdf)
Texte (pdf)

 

LA NÉCROPSIE DES RUMINANTS

par
Christiane Girard
DMV, M.Sc., Diplômée de l'ACVP

 

Examen du système myoarthrosquelettique

Pour effectuer un bon examen, plusieurs grosses articulations doivent être ouvertes. Il faut dégager tout d’abord les articulations en enlevant la peau afin de diminuer la contamination. Des écouvillons doivent être prélevés aussitôt que les articulations sont ouvertes, en prenant soin d’aller au fond des cavités articulaires (moins de contamination). La synovie est examinée (quantité, couleur, viscosité, etc.). Des portions de membrane synoviale peuvent être prélevées pour l’histopathologie. Les surfaces articulaires sont examinées pour vérifier des changements de couleur, des irrégularités ou encore des érosions ou des ulcérations. Lors de problème décubitus, il faut vérifier les articulations coxo-fémorales afin d’éliminer la possibilité de fracture osseuse ou de déchirure plus ou moins complète du ligament rond de la tête fémorale.

Les grosses masses musculaires sont incisées de façon régulière. Lorsqu’on soupçonne une myopathie nutritionnelle, il est essentiel de soumettre plusieurs pièces de muscle (fessiers, lombaires, diaphragme, cœur, langue, intercostaux) et ce, même s’il n’y a pas de changements macroscopiques.

Examen de la tête et du cerveau

L’examen de la tête et du cerveau peut être facilement réalisé. Il suffit de sectionner la tête en coupant les tissus situés crânialement à l’atlas. Il est plus facile de procéder par une approche ventrale, en glissant le couteau ou un scalpel entre l’os occipital et l’atlas. Ceci permet également de vérifier l’aspect du liquide céphalorachidien. Il est aussi possible de soumettre la tête en entier à un laboratoire lorsqu’une condition nerveuse est suspectée.

Une section paramédiane de la tête peut être pratiquée à l’aide d’une scie à viande, après avoir incisé la peau sur la ligne de section. Il ne s’agit pas de la technique la plus rapide mais elle cause moins de dommages au cerveau et elle est plus sûre pour l’utilisateur. Cette approche permet d’examiner la cavité buccale, les cavités nasales de même que l’hypophyse. Le cerveau est examiné en place puis enlevé. Les méninges peuvent être écouvillonnées : la jonction entre le cerveau et le cervelet est le site idéal lorsqu’une méningite bactérienne est suspectée. La moitié du cerveau est déposée dans du formol. La seconde moitié est soumise pour l’examen bactériologique. Il est parfois possible de confirmer un diagnostic de polioencéphalomalacie en examinant l’hémiencéphale avec une lampe de Wood : les zones affectées, situées dans le cortex, présentent une fluorescence vert pomme.

Examen d’un avorton

Lors d’avortement, il n’y a pas de signes cliniques qui permettent de limiter l’examen à 1 ou 2 systèmes. Toutes les procédures diagnostiques disponibles doivent être appliquées pour pouvoir obtenir un diagnostic. Il faut donc procéder à une nécropsie complète, et prélever des tissus de façon standardisée. Malgré tous ces efforts, un fort pourcentage des avortements restent sans étiologie : les fœtus sont souvent retenus pour plusieurs jours dans l’utérus, ce qui cause des changements autolytiques souvent très marqués tout en inactivant l’agent causal. Dans la plupart des cas, il y a très peu de lésions caractéristiques d’un agent en particulier, autant macroscopiquement que microscopiquement.

Il faut effectuer un bon examen du placenta et de l’extérieur du foetus. Si des lésions cutanées sont présentes, elles peuvent être prélevées pour l’histopathologie et pour la culture (fungus). Lors de placentite, le placenta est épaissi irrégulièrement, il devient opaque et peut présenter des zones hémorragiques, surtout lors de placentite fungique (à distinguer des plaques amniotiques qui sont normalement présentes au cours du deuxième tiers de la gestation).

La technique de nécropsie est similaire à celle utilisée pour les veaux. Les prélèvements faits de façon standard pour l’histopathologie comprennent du placenta (2 à 3 endroits, dont un cotylédon), le cerveau (même si il est liquéfié), la langue, du thymus, deux sections de poumon, du cœur, du foie, du rein et de la rate. Pour la bactériologie, il faut prélever du placenta, du liquide de la caillette (prélevé dans une seringue stérile), du poumon, du foie et du rein. Ces trois derniers organes peuvent également être soumis en virologie.

La soumission de sérums pairés de la mère et de quelques autres vaches du troupeau est essentielle.