Nous avons visité la maison de retraite pour animaux de PETA, où, après entente avec les propriétaires, les animaux sont accueillis et mis au repos s'il ne sont plus en âge de travailler. Nous avons aussi pu assister au travail du maréchal-ferrant avec les taureaux : aucun doute possible, il maîtrise son art ! Effectuer un ferrage en moins de 15 minutes, il faut le faire.
Nous avons ensuite passé une journée à la polyclinique de Mirag, la plus grosse ville à proximité de Sangli. Là, nous avons rejoint un contingent de finissants. Avec eux, nous avons pu suivre les cas de la journée, soit une infection fongique fulgurante et, surtout, une OVH. Impressionnant de voir la quantité de pinces sur cette chienne! Une surprise : ils laissent les ovaires, mais coupent le reste, supposément pour que la chienne garde toute sa féminité…
Pour se rendre à Goa, nous avons dû prendre l’autobus parce que le train affichait complet. Histoire de décompresser, nous avons délaissé la médecine vétérinaire pour coiffer notre chapeau de touriste. Au programme, plage, plage et magasinage : nous avons bien brûlé et bien mangé ! Nous avons aussi constaté que le comportement des Indiens à la plage était bien différent du nôtre. En effet, la majorité des Indiens ne sait pas nager. Aller à la plage se limite donc à venir, habillés comme à l'ordinaire, se tremper les pieds dans l’eau et, pour les plus aventureux, à s'assoir dans le sable avec son sari ou en caleçon. Plutôt intéressant…
Nous avons été très sollicités par de parfaits inconnus qui voulaient se faire prendre en photo avec un Blanc, un événement inoubliable appremment pour un Indien !
Mumbai
Après avoir hissé les sacs à dos sur le toit du taxi parce que le coffre était trop petit nous avons fini par arriver à notre but, la SPCA de Bombay.
À Bombay, il était question de s'adapet à la vie indienne et ce fut un gros morceau à digérer ! Ainsi, comme on ne pouvait pas vraiment compter sur l'eau courante, Audrey et moi avons rapidement pris l'habitude de garder un seau d'eau dans notre chambre. La salle de bain de JF était délabré. C’est finalement à Bombay, un mois après le début de notre séjour, que nous avons vraiment pris conscience de la chaleur et de l'humidité du climat : qu'étions-nous venus faire en Inde en cette période de l'année ??
À la SPCA, nous avons pu admirer le travail d’un employé qui s’occupait principalement de changer les bandages et traiter les plaies des animaux hospitalisés. Ensuite, nous avons pu passer du temps en salle de chirurgie dans le cadre du programme ABC local, avec une vétérinaire incroyablement talentueuse. Par sa rapidité et sa précision, elle représentait un modèle pour des débutants témoins de leurs premières hystéroovariectomies.
Nous avons eu la chance de suivre un des inspecteurs de la SPCA d'abord au zoo- malheureusement le vétérinaire était absent puis au Sanjay Gandhi National Park, un grand espace vert. Là, nous avons assisté à la libération de boas et de cobras que Sunil avait capturés. Il est vraiment très habile avec les serpents et c’était un bonheur de le voir en action. Nous avons aussi pu voir les tigres, léopards, panthères et lions, qui étaient eux aussi capturés et gardés là en permanence, ce qui permettait aux participants du safari d'admirer ces espèces…
Mumbai a occupé la majeure partie de nos après-midi et, heureusement pour nous, grâce au train de banlieue et aux diverses activités, nous ne nous sommes jamais ennuyés. Il est important de préciser que, lors des fameux attentats à la gare, nous avions déjà quitté Mumbai, mais nous n’en étions pas moins préoccupés. Le train à Mumbai, c’est vital…
Marine Drive, un rue qui longe l’océan Pacifique, est un endroit agréable le soir puisque c’est frais et, plus loin, on retrouve le Gateway of India, arche empruntée autrefois par les navires anglais, et qui donne sur un quartier plus touristique et achalandé qui comprend, entre autres, Colaba Causeway, une rue marchande plutôt connue. Du Gateway of India, il est possible de prendre un navire pour se rendre à Elephanta Island, qui contient les fameuses grottes d’Elephanta : nous déconseillons aux touristes d’y aller à moins, bien sûr, que vous ne souhaitiez naviguer à bord d'un bateau poussif, en pleine humidité, pour être, à la fin, plutôt déçu.
Le désert
Après un autre trajet en train, nous avons rejoint Anand dans le Gujarat, qui héberge une collège vétérinaire. Notre séjour a été marqué par la rencontre de vétérinaires absolument exceptionnels et charmants ! La visite du collège a été des plus appréciée… La première journée s’est déroulée sous le signe de la gynécologie et des interventions orthopédiques. Les installations inspirent confiance avec l'appareil à air climatisé et le fluoroscope (C-ARM) jusqu’à ce qu’on procède à la section d'une vis avec un...sécateur rouillé. Le lendemain, en route avec la clinique ambulatoire pour voir des cas de boiterie et de thériogénologie. Dans cette région , les buffles d'eau sont très présents
Poursuivant notre périple dans le désert, nous avons rejoint Baroda, la capitale. La première journée a été consacrée à notre installation et à la visite des attractions de la capitale. Le lendemain, visite au vétérinaire du zoo de Baroda. Les vétérinaires de zoo en Inde sont des fonctionnaires et leur tâche comporte beaucoup de gestion : ils font énormément de prophylaxie et un peu de curatif- ils nous ont affirmé que les animaux n'étaient jamais malades.
Les cliniques privées sont rares en Inde, mais à Baroda, nous avons pu visiter celle de la docteure Angela Lobo. Nous avons pu observer une bonne vétérinaire qui exerce dans un espace réduit, mais mieux équipé que ce que nous avions vu jusque-là.
Changement de décor, le lendemain, nous avons rejoint la GSPCA (SPCA de Gujarat ). Quelle expérience! Se familiariser par la vidéo avec la capture des crocodiles et les problèmes engendrées par ces petites bêtes, répondre à des urgences. C’était drôle de se promener en scooter en tandem. Premier appel pour un lézard dans un arbre. Eau, broches, rien n'y fit : il était trop bien dans le banian et n’en est jamais sorti. Deuxième appel pour deux serpents, qui avaient toutefois disparu à notre arrivée et un troisième, le plus intéressant : un cobra s’était réfugié dans l'entretoit d'une maison hors de la ville et menaçait de tomber sur les occupants. Il était fascinant d'observer sa capture : il doit être soulevé avec précaution par la queue pour éviter les morsures, puis déposé dans une boîte alors qu’il siffle de colère !
Delhi et Agra
À Delhi, nous avons eu la chance de loger chez des Indiens et de profiter de la nourriture et des traditions locales. Le principal objectif de notre séjour était de faire du bénévolat au Sonadi Charitable Trust, un refuge pour chiens situé dans la capitale. et tenu par madame Sen, notre hôtesse ! Une expériences des plus enrichissante de loger "chez l’habitant", comme le disent si bien les Français.
L'horaire était routinier- départ à 11h, retour pour le dîner à 14 et nouveau départ à 16h- mais le travail était loin de l'être. À notre arrivée, le refuge était infesté de tiques tout comme la maison de notre hôtesse, nous avons donc participé- dans la mesure de nos moyens- à une campagne d’éradication de ces bestioles. Première phase, administrer de l’ivermectin à tous les chiens, deuxième, leur donner un bain anti-tiques pendant 3 jours, en commençant par les plus coopératifs… À la fin de ces journées, nous prenions le thé puis arrivait un des moments forts de la journée, le repas. Des bols étaient disposés partout dans la cour avec un mélange de riz, de légumes et d'œufs puis les portes s’ouvraient et tous les chiens dévalaient l’escalier prêts à se battre pour la nourriture.
Après la première série de traitements, nous avons participé pendant une journée à la stérilisation des chiens errants (clinique externe), dont les coûts sont défrayés par la municipalité. Le lendemain, c'était la corvée de nettoyage : Agathe lavait les instruments et les brossait, Audrey et JF lavaient les salles de chirurgie. Pour clôturer la journée, Agathe et Audrey se sont habillées en sari traditionnel…
Histoire de profiter de cette région si riche en histoire, nous avons par la suite entamé deux journées de tourisme. Première destination, une villa mythique abritant une des merveilles du monde : Agra! Après 2h30 de train poussiéreux, nous voilà dans cette ville et là, nous nous faisons aborder par des chauffeurs de rick pour une visite guidée. Tout d’abord, nous avons visité le lit desséché de la Yammuna, la rivière qui passe derrière le Taj Mahal pour le voir de l'arrière. Ensuite, nous avons poussé une pointe vers le Baby Taj, le tombeau qui annonce le Taj puisqu'ils sont du même style : marbre blanc à profusion et incrustation de pierres semi-précieuses. En après-midi, nous avons visité plusieurs boutiques, dont certaines ressemblaient à un emporium et avons pu admirer des tapis tissés à la main et des objets d’art en marbre confectionnés selon la même technique que celle qui a servi à construire le Taj.
Finalement, le clou de la journée, le Taj Mahal, dont les louanges sont si souvent chantées et avec raison ! Le monument est impressionnant… Il faut le voir en personne pour bien comprendre comment on peut se sentir petit et enivré face à ce colosse : tant de beauté, de symétrie, de démesure… Dire que c'et simplement un mausolé pour une épouse décédée.
Histoire de rester dans le bain, nous avons passé le lendemain à visiter les beaux monuments de Delhi : notre coup de cœur a été le temple du Lotus, lieu de culte de la religion Bahai et absolument éblouissant au soleil…
De retour à nos activités quotidiennes, avant de retourner dans le Sud, nous avons pu donner une deuxième dose d’ivermectin et un autre bain à tous les chiens du refuge avant de quitter avec beaucoup d’émotion la gentille famille de madame Sen.
Chennai
Chennai a été l’occasion de retrouver Roxanne Conz, d’explorer une autre ville et surtout, surtout, de nous détendre avant de continuer notre périple vers un autre pays.
Tout d’abord, nous avons pu visiter les installations de l’organisme Blue Cross of India, un autre organisme qui est né à Chennai. Côté installations et organisation, c'était ce que nous avions vu de mieux jusqu'ici (grands parcs pour les chevaux et les vaches, volières). Nous étions intéressés par leur programme de stérilisation des animaux errants. Nous avons pu visiter un parc pour les reptiles et l’après-midi, nous avons vogué vers le zoo de Vandalur, histoire de visiter leur refuge pour les grands fauves et peuplés d'animaux confisqués, entre autres, dans les cirques.
Nous ne pouvions pas manquer de visiter Pondichéry, ancien comptoir français en Inde, qui est une petite ville tranquille et sympathique…
Le Sri Lanka
Kandy
Dernière étape de notre périple, le Sri Lanka s’est avéré à la fois une découverte culturelle et un repos de l’univers bouillonnant de l’Inde… Les premiers jours, nous nous sommes familiarisés avec le campus de Peradenya, qui regroupe toutes les facultés de l'Université. Nous avons commencé par visiter les départements de la faculté vétérinaire et nous avons pu rencontrer quelques étudiants en examen, visiter leurs locaux d’anatomie, examiner quelques lames intéressantes, etc.
L'après-midi, nous allions généralement en chirurgie ou en ambulatoire bovine. Une dystocie dans les montagnes, au milieu de plantations de thé au Sri Lanka, ce n'est pas banal. Nous avons pu assister le chirurgien lors du retrait d'un corps étranger, d'une ovariectomie et du sauvetage d'une bête accidentée. Évidemment, la présence de 15 personnes sans casque, ni masque dans une salle de chirurgie peut compromettre l'asepsie, c'est le moins qu'on puisse dire.
L’ascension de ce mont sanctuaire, Adam’s Peak, a été chargée d'émotion vu la présence de pluie et de brume.
Sigiriya, aussi appelée rocher du lion, est une très, très vieille cité fortifiée royale où le panorama, les marches et les fresques sont inoubliables…
Pendant notre stage, notre pied à terre était la réserve de Giritale. Cette magnifique réserve est l’habitat de plusieurs espèces, comme les buffles d’eau et les éléphants. Notre tenions à visiter une ferme d’élevage laitier, le Livestock national development board farm. En matinée, nous avons pu visiter l’élevage de Sahiwal, de vaches srilankaises et de buffles d’eau. En après-midi, nous avons assisté à la traite des buffles et des vaches pour nous rendre compte que, somme toute, une bonne traite à la main est aussi très efficace. Nous avons failli nous tuer sur le chemin du retour tellement le chauffeur roulait vite, peut-être parce qu'il craignait les éléphants… Pour clore en beauté notre séjour à Giritale, le lendemain, nous avons accompagné le vétérinaire, qui a été appelé pour pratiquer la nécropsie d'une éléphante. En fait, elle avait été abattue au fusil alors qu’elle pillait une rizière et le vétérinaire devait essayer de déterminer l'identité du coupable afin de le traîner devant la justice. Une nécropsie d’éléphant, c’est assez impressionnant, surtout quand on arrive au système digestif…
Puis, tourisme à Kandy même : les jardins botaniques royaux, les danses traditionnelles et le temple de la dent de Bouddha. Le sanctuaire bien décoré et absolument gigantesque contient la relique de cette dent, que tout le monde vénère. Un conseil : évitez le spectacle de danse "touristique" à souhait ! La fin de notre séjour à Kandy s’est déroulé au Pinnewala elephant orphanage. Le matin, nous avons assisté au bain puis en après-midi nous avons suivi la vétérinaire et avons compris le rôle des mâles… Les éléphants mâles apportent les feuilles et servent le repas aux autres, ce qui les occupe. Le soir, nous avons donc vu défiler les éléphants qui venaient manger, recevoir leur traitement puis s’installer dans leur abri…
Colombo
Après un voyage en train, nous avons rejoint la capitale pour terminer notre périple. Ce qui nous a frappés était l’omniprésence de l’armée. De tous les hôpitaux visités, c'est Pets V Care qui se démarquait comme une clinique qui pouvait se comparer à celles que l’on retrouve ici… Nous avons pu participer à la vie de tous les jours de la clinique. Nous avons pu assister à plusieurs chirurgies bien exécutées, mais surtout voir des cas plutôt surprenants. Tout d’abord, il y avait les animaux insuffisants rénaux chroniques qui passaient des heures là-bas à recevoir de la fluido, des cas d’erlichiose, une grave maladie absente du Québec, qui provoque chez les animaux atteints des saignements par tous les orifices…
L’autre partie de notre séjour, la plus intéressante, consistait à participer à leur service ambulatoire pour les animaux de compagnie. C’est ainsi que nous avons pu administrer de nombreux vaccins et fluides, poser des papillons et découvrir cette ville immense qui s’étendait autour de nous. C’était plutôt incroyable, en effet, d’aller soigner un petit chiot qui souffre de parvovirose, puis de se retrouver à l’autre bout de la ville à soigner des plaies… Une belle expérience qui restera gravée dans notre mémoire et qui nous a permis de profiter de la fin de notre séjour.
Puis, ce fut la fin et le retour…