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Programme des bélugas du Saint-Laurent

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Cancer

Un peu plus d'un adulte sur cinq (27 %) souffrait de cancer. Dans le monde occidental, le cancer cause 23 % de toutes les morts chez l'homme, un pourcentage similaire à celui des bélugas du Saint-Laurent. Un tel pourcentage n’avait jamais été observé chez une population d’animaux sauvages, où que ce soit dans le monde, qu'il s'agisse d'animaux terrestres ou aquatiques (en excluant les poissons). À notre connaissance, c'est la première fois qu'une population de mammifères sauvages est comparable à l'homme à cet égard.

Le taux de cancer chez les bélugas échoués est aussi beaucoup plus élevé que celui observé chez les autres cétacés. Seulement 28 autres cas de cancer ont été rapportés chez les cétacés captifs et sauvages dans le monde. Donc, les cancers observés chez les bélugas du Saint-Laurent représentent environ la moitié de tous les cancers rapportés chez les cétacés, captifs et sauvages, dans le monde entier.

De plus, certains de ces cancers, comme les cancers de l'intestin situés près de l'estomac (intestin proximal), sont extrêmement rares chez toutes les espèces animales, incluant l’homme. Or, nous avons observé sept cas de cancers du petit intestin depuis 1983 dans une population de 650 animaux.
Effectuer l’examen des carcasses de bélugas sur les lieux de l'échouage (plage ou rochers) permet rarement de déterminer la cause de la mort. Les premiers examens, faits sur la rive, ont souvent été interrompus par l'obscurité, des chutes de neige ou la marée montante qui emporte tous les échantillons. Les carcasses sont apportées à la Faculté de Médecine vétérinaire de l'Université de Montréal. L'examen se déroule alors dans d'excellentes conditions, ce qui permet de déterminer la cause de la mort d'une baleine sur trois. On observe des lésions  significatives chez presque toutes les carcasses. Ce taux de succès élevé est dû principalement aux gens qui nous signalent les carcasses aussitôt que possible. M. R. Plante and C. Guimont (FILMAR) ont contribué directement au succèsde ce programme: ils récupèrent et transportent rapidement les carcasses à Saint-Hyacinthe depuis 15 ans. Les eaux glaciales de l'Estuaire jouent aussi un rôle important. Sans la basse température de l'eau, la chaleur dégagée par la fermentation cuirait littéralement la carcasse à cause de l'épaisse couche de tissu adipeux qui constitue l'hypoderme et qui emprisonne la chaleur. A cause de sa chaleur spécifique et de sa conductibilité calorifique élevées, l'eau très froide refroidit rapidement la carcasse.
Cancer - anse intestinale Cancer de l’intestin chez un Béluga adulte mâle. Carcasse examinée le 25 mai 1993. Le segment intestinal à droite est anormalement dilaté parce qu'il est obstrué par les masses de tissu cancéreux (centre gauche) qui ont étranglé la lumière intestinale. Le contenu intestinal ne peut pas cheminer normalement à cause de l’obstruction et s’accumule dans le segment intestinal situé entre l’estomac et l’obstruction (à droite).

Cancer - anse intestinale - vue microscopique Cancer du petit intestin chez un béluga adulte (DL-8-89). Les espaces clairs sont des cavités tapissées par des cellules cancéreuses qui originent de la muqueuse intestinale. Les cellules cancéreuses tentent de former des glandes semblables à celles qui sont présentes dans la muqueuse intestinale normale. Ces structures glandulaires sont irrégulières, arrangées en désordre et difficiles à discerner, en contraste avec les cryptes intestinales normales.De plus, ces "glandes" ne sont pas là où elles devraient être, soit autour de la lumière de l’intestin. Plutôt, elles sont enfouies profondément dans les couches musculaires de la paroi intestinale. Là, elles détruisent des structures vitales, telles que les vaisseaux sanguins.
 

Références

Nature Reviews Cancer 9, 605 (August 2009) | doi:10.1038/nrc2698 Science and society : Wildlife cancer: a conservation perspective Denise McAloose & Alisa L. Newton

Science Daily

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